Jeudi 24 février, 7h30
Le programme de mars est bouclé. Je vais me mettre à la News Letter. C’est maintenant. Le moment.
J’en tiens le premier fil. Printanier, primesautier. Normalement, ce premier fil tiré, la pelote se déroule, sans nœuds.
Mais ce matin, il y a un nœud. Monstrueux. Rien n’est plus normal. Ecouter, réécouter, en boucle sidérée. Là tout près un peuple fuit les bombes. Bruits de bottes sur mes pâquerettes. Glaçant.
La dernière chanson de Lavilliers me cisaille le crâne.. « J’entends le cœur du monde battre de plus en plus fort…Je croise de plus en plus la haine, la peur, la mort…La guerre économique au fond c’est pas sérieux, faudra bien que ça saigne,.. ».
J’écrivais, mots-nuages, à 7 heures 30, que…l’air était d’une très soutenable légèreté, que les bernaches ne tarderaient pas à plier bagage et que…
A 7h35, mon clavier s’est bloqué. Net. Choc. Guerre.
Vendredi 25 février, 7h30.
Un pas dehors. Le jour se lève et les pâquerettes continuent de pousser. Premiers pioupious qui chantent. Debout. Continuer. Garder le fil. Se réparer les uns les autres. Mettre du baume. Se parler de là-bas et d’ici. De ce qui dépend de nous, de ce qui nous échappe. Cesser de gémir pour un rhume de travers. Continuer. Encore et encore. Et, comme toujours, Ensemble !